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Cercle Français des Collectionneurs de Cartes Postales

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LES ASSOCIATIONS et BULLETINS CARTOPHILES à la fin du XIXème et au début du XXème siècle

Par Serge ZEYONS

Nous signalons par ailleurs que le bulletin du CFCCP tient son nom et son logo du Cartophile de Charles Fontane, fondée au début du 20ème siècle et que cette publication était destinée aux adhérents d’une association dénommée le « Cartophile Club ».

A cette époque, le « Cartophile-Club » n’était pas la seule association de collectionneurs de cartes postales. En 1898, un écrivain et critique d’art du nom d’Emile Strauss avait créé une association d’échangistes qu’il avait baptisé « Poste-Carte-Club ». Dans la foulée, il fonda une revue à laquelle il donna le titre de « La Carte Postale Illustrée ».

Le but d’Emile Strauss était d’aider à la promotion des cartes de fabrication française face à la concurrence étrangère, notamment allemande, qui nous distançait de très loin. Fin connaisseur de l’art, M. Strauss prêchait pour une production de qualité.

Il est difficile aux collectionneurs d’aujourd’hui d’imaginer quel fut l’impact de la carte postale illustrée dans les dernières années du 19ème siècle et les premières du 20ème. Ce n’est plus le petit rectangle de carton porteur d’une simple communication écrite, comme il est apparu dans les bureaux de poste lors de sa naissance officielle en France, le 15 janvier 1873 !

La carte postale s’est enrichie d’un second message, celui de l’image, qu’elle distribue partout pour une somme modique. Et cette information mise à la portée de tous et quelle qu’en soit la nature (photographie, dessin, gravure) puise sa substance dans tous les domaines : vie quotidienne, actualité politique, sociale, sportive, faits divers, mode, folklore, pittoresque en tous genres, vie artistique et intellectuelle etc.

En 1900, la vente des cartes postales atteint en France les 52 millions d’exemplaires pour passer à 60 millions en 1902 et 123 millions en 1910. Mais nous sommes devancés par l’Allemagne qui en vend plus d’un 1 milliard tandis que les Etats Unis en diffusent 670 millions et l’Angleterre 500 millions.

Quant aux associations de collectionneurs, elles sont au diapason de cette diffusion gigantesque dont la puissance « médiatique » peut être comparée à celle que connaissent de nos jours la télévision et internet.

Nous venons d’évoquer les initiatives d’Emile Strauss et de Charles Fontane. Elles n’étaient pas isolées. D’autres publications poursuivant le même objectif avaient fait leur apparition. Le 1er juin 1899 était paru le n° 1 de « L’Amateur de la Carte Postale Illustrée », revue mensuelle de la Compagnie française des cartes postales artistiques dont le siège était à Paris, 12 rue Sainte Anne.

En fait, ces deux revues n’auraient pas été les premières. Si l’on en croit le Dictionnaire Français de la Cartophile (1), l’antériorité appartiendrait à une revue intitulée « La Carte Postale », imprimée en 1890 sous la houlette d’Adolphe Schoeller. Domicilié au 20 Bd Magenta, à Paris, ce bulletin mensuel informait ses lecteurs des émissions nouvelles de cartes postales ou télégraphiques et des cartes-lettres.

On ne sait pas quelle fut la durée de vie exacte de ce mensuel. L’existence de la plupart de ces bulletins était de courte durée. « L’Amateur de la Carte Postale Illustrée » dut cesser sa parution au bout de quatre mois et l’on demanda aux abonnés d’accepter d’être remboursés en…cartes postales de collection.

Quelques bulletins et catalogues, cependant, se distinguèrent autant par la qualité de leur contenu que par leur longévité. Les publications d’Emile Strauss et Charles Fontane, furent de celles-là Ainsi que « La Revue française de la Carte postale artistique », une émanation de l’éditeur Raphaël Tuck qui s’employait, par ce moyen, à la promotion des illustrateurs de sa maison. « La Revue Française de la Carte Postale Artistique » perdura jusqu’en 1904.

De parution plus tardive, « La Diane » fondée en 1908, affichera un tirage de 25000 exemplaires témoignant du rayonnement de la cartophilie à cette époque. «La Diane », se proclamait « revue littéraire illustrée de la carte postale artistique et du timbre poste ». Son siège était à Nanterre, 63 rue Saint Germain.

Arrêtons-nous un peu plus longuement sur « La Revue Illustrée de la Carte Postale », organe de la Société Internationale des Amateurs de Cartes Postales Illustrées. Elle parut de 1900 à 1921 et fut la seule à franchir le cap de la première guerre mondiale qui marqua la fin de l’âge d’or de la carte postale. Son directeur était Georges Goury mais on retiendra surtout que ce bulletin avait pour gérant l’un des plus importants fabricants de cartes postales de l’époque, Albert Bergeret implanté à Nancy depuis 1898.

La revue et l’association disposaient ainsi de bases solides. La liste des adhérents, publiée en février 1904, nous apprend que la Société Internationale des Amateurs de Cartes Postales Illustrées compte à cette date 2208 adhérents, chiffre entériné par la dernière assemblée générale qui se tint le 29 novembre 1903 au grand amphithéâtre de la Faculté des Lettres de Nancy en présence de deux cent quatre vingt personnes.

Implantée dans toute la France et dans le monde entier, l’association ne comprend à Nancy qu’une soixantaine de membres mais sa représentation est largement assurée à l’étranger et dans 215 villes de France, la section la plus nombreuse étant celle de Paris avec quelques adhérents de plus qu’à Nancy.

Le recensement précis des bulletins et publications cartophiles à Paris et en province est difficile à établir. On en compta des dizaines souvent associés à la philatélie et à la numismatique. Le Dictionnaire Français de la Cartophilie nous révèle, en dehors des revues citées plus haut, quelques publications éphémères dans l’Aube, le Calvados, la Charente, le Cher, la Côte d’Or, le Doubs, les Hautes Pyrénées, le Gers, le Loiret, la Meuse , l’Oise, le Rhône, la Sarthe, la Saône et Loire, les Deux-Sèvres, la Somme, le Vaucluse, la Vienne, la Seine et Oise auxquels on ajoutera Paris où parurent, dans une demi douzaine d’arrondissements, quelques petits périodiques associatifs.

La cartophilie possédait aussi ses almanachs. Celui de la librairie Strauss, par exemple, relayé en 1904 par l’Annuaire Berry, un bel ouvrage de 450 pages conçu pour servir de trait d’union entre les amateurs et les négociants du monde entier (2).

C’est en 1904 également que se tint, du 8 avril au 10 mai, à Paris le Salon des Arts graphiques et de la Carte Postale Illustrée et qu’en octobre « Le Figaro Illustré » publia un numéro spécial sur ce phénomène.

En 1899, un journaliste du « Mois Littéraire et Pittoresque » qualifiait l’engouement collectif pour la cartophilie de « Cartomanie ». Une passion à laquelle la première guerre mondiale devait mettre un terme sans pour autant la faire disparaître complètement.

Un demi siècle plus tard, la « cartomanie » renaissait de ses cendres sous une appellation nouvelle, celle de cartophilie, un néologisme passé dans le langage commun.

(1) Cartes Postales et Collection.
(2) L’Annuaire Berry parut de nouveau en 1905 et fit faillite


Liste Fildier des revues avant 1914


La Diane 15 mars 1910 n° 19

La Diane 15 juin 1910 n° 22

La Revue illustrée de la carte postale 30 octobre 1906 n° 82

L'amateur de la carte postale illustrée 15 juillet 1909 n° 5

La carte postale illustrée (date illisible) n° 1

Il ne s’agit pas là ci-dessous de la publication d’une revue récente ! Mais notre ami Michel Degrave qui l’a vue en vente à Bibliomania en octobre dernier nous fait partager sa découverte. On s’amusera des motifs invoqués pour s’abonner à cette revue, notamment parce que c’ « est un journal instructif, amusant, utile, rédigé par un choix de collaborateurs aimés du public, et tous d’une indiscutable compétence »… Bref, comme notre Cartophile, aujourd’hui !

scan de la revue en attente

CPA publicitaire poutr la revue Le Libre échange


Revue illustrée de la CP

Exemplaire N° 109 Xè année 15 janvier 1909 (format 16*24 qui se transformera à partir du n° 114 en format 18*26)